Stigmatisations, discriminations, inégalités: ce n’est pas notre identité !

Publié le par MJS 95


p-009693-00-13h

Appel signé par l’UNEF, la LMDE, l’UNL, la FIDL, la CGT Jeunes, SOS Racisme, Léo Lagrange, Les JRG, le MJS, les JC, le NPA Jeunes


En ce début d’année 2010, les jeunes sont inquiets. Inquiets de constater que le gouvernement renie certains principes républicains, inquiets de devoir subir un débat sur l’identité nationale dans lequel ils ne se reconnaissent pas, inquiets de voir Nicolas Sarkozy et ses ministres provoquer chaque jour des pans entiers de la population déjà stigmatisés.

Mais au-delà même de l’inquiétude, il y a l’indignation. Quand Nadine Morano déclare que les jeunes musulmans doivent cesser de porter leurs casquettes à l’envers et de parler verlan, quand les propos racistes de Brice Hortefeux restent impunis, nous dénonçons une dérive de la République et une stratégie de la stigmatisation sciemment orchestrée par le gouvernement. A l’heure où l’Etat se désengage des services publics, notamment dans les banlieues, où la laïcité est remise en cause, où le chômage explose, où les contrôles au faciès se multiplient, les jeunes ne sont plus seulement inquiets, ils sont également révoltés.

Ils sont révoltés devant le démantèlement du service public d’éducation, pourtant facteur d’ascension sociale. Les milliers de postes supprimés amplifient l’échec scolaire de façon considérable. Ils dénoncent les atteintes à la laïcité, lorsque Nicolas Sarkozy déclare que le prêtre sera toujours supérieur à l’instituteur, quand le gouvernement permet aux instituts catholiques de délivrer des diplômes nationaux ou quand il oblige les communes à financer des écoles privées confessionnelles. Ils dénoncent l’absence de protection sur le marché du travail, à l’heure où le chômage des jeunes atteint 25% et où les jeunes de banlieue sont deux fois plus touchés que la moyenne.  

A quoi jouent ceux qui nous gouvernent en brandissant une identité nationale fumeuse pour détourner l’attention de ces difficultés? 

Nous ne sommes pas dupes. La jeunesse de France porte une autre ambition pour le pays dans lequel elle aspire à vivre. Celle qui repose sur  l’égalité entre chaque citoyen, celle qui promeut la laïcité, condition de l’émancipation, et qui combat l’enfermement dans une identité particulière qui sépare ou oppose, celle dont les valeurs sont universelles.

L’égalité devant les services publics et l’accès à l’éducation, pour garantir la réussite de tous les élèves et permettre leur ascension sociale. 

L’égalité devant l’emploi, et l’accès de tous à un emploi stable, qui suppose l’arrêt des suppressions d’emplois publics et de nouvelles protections pour lutter contre le bizutage social et la précarité. Ce que la jeunesse réclame, c’est un véritable statut social qui permette de se former sans galérer et qui protège sur le marché du travail.

L’égalité de tous les citoyens face à l’emploi, au logement, aux services publics, quelle que soit l’origine de chacun, exige une lutte de tous le instants contre les discriminations et une répression sévère des injures à caractère raciste, qu’elles viennent ou non de membres du gouvernement.

C’est pourquoi la jeunesse de France refuse le débat actuel sur l’identité nationale et exige au contraire des pouvoirs publics des réponses à ses aspirations véritables. Elle fera entendre sa voix pour que la République soit à son image : métissée, laïque et engagée contre les inégalités. Égalité, laïcité, solidarité: et si on essayait cette identité là?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article